(source photo : Le Courrier du Pays de Retz) Tout est quasiment prêt pour le jour J, jour où se marieront Amélie et Céline qui fêteront ce jour-là leurs dix ans d'amour | Auteur / Source : Le Courrier du Pays de Retz
Résumé : En septembre, Céline et Amélie s'uniront en mairie de Saint-Père en Retz. Une première pour la commune dont le maire s'était positionné contre le mariage pour tous.
Les alliances sont là, délicatement posées sur une corbeille en osier. Elles attendent le 14 septembre, jour où elles pourront être portées pour la première fois. Amélie Eraud et son amie Céline Fourreau sont, elles, impatientes d’y être. “Tout est déjà prêt. Il ne reste plus que quelques détails de décoration”, résume Amélie, 30 ans.
Un couple comme tout le monde
Ensemble depuis dix ans, les deux jeunes femmes avaient envie de cette union depuis longtemps, “pour faire reconnaître notre couple. Avoir les mêmes droits et être protégés de la même manière par le mariage. Aujourd’hui, on en fait tout un cirque car les gens n’y sont pas habitués. Lorsque l’on ne précisera plus que c’est un mariage homosexuel, on aura gagné”, ajoute la Pérézienne.
À ses côtés, Céline renchérit, “Maintenant, les gens ont commencé à comprendre que c’était des mariages comme les autres. Mais les clichés ont encore la peau dure”. C’est peu dire que l’actualité de ces derniers mois, avec des agressions de couples homos, des saccages de bars gays en marge des manifs contre le mariage pour tous les a inquiété. “C’était pesant. Ils ont continué même après l’adoption de la loi. Aujourd’hui, cela semble s’être calmé”, rassure Céline.
Les prénoms répétés cinq fois
Pourtant, c’est dans ce contexte particulier qu’elles ont déposé leur demande en mairie. “Par téléphone, j’ai dû répéter cinq fois nos prénoms. On a eu l’impression d’une gêne, que dire les mots, c’était compliqué. Finalement, nous avons été reçues en mairie et cela s’est bien passé… Mais lorsque l’on nous a demandées si on avait une préférence pour l’élu qui allait nous marier, on a fait savoir que nous ne souhaitions pas le maire. On avait lu dans la presse ce qu’il pensait du mariage pour tous. Chacun a ses opinions mais on veut avoir en face de nous quelqu’un qui soit content d’être là. Un élu s’est proposé et maintenant, il faut juste qu’il soit à l’aise avec nous… Tout va bien se passer”, expliquent les futures mariées, déjà pacsées.
Une vraie fête de famille
Le document qu’elles ont signé voilà six ans, était une étape dans leur vie commune mais une étape seulement, “et puis je ne l’ai pas très bien vécu car c’était au tribunal. On est loin de l’esprit de fête. D’ailleurs, on a fait quelque chose de très léger ce jour-là, un 14 septembre aussi, mais c’était sans nos familles. Là on va se rattraper. Être ensemble”, souligne Amélie, Pérézienne de souche. Avec Céline, d’origine toulousaine, elle a invité pas moins de 80 personnes au cours d’un repas de noces qu’elles ont voulu champêtre, “tout à notre image. Simple et décontracté”. Les tenues sont choisies et déjà l’on sait le nom qu’elles porteront. Eraud. Un choix qui s’explique si demain, le foyer s’agrandit. “Si demain, on peut bénéficier de la procréation médicalement assistée, je porterai l’enfant. C’est déjà décidé. Et Céline aura le même nom que l’enfant. Idem si nous adoptons. Nous n’en sommes pas encore là. Il faut y aller petit à petit pour que les gens acceptent mieux les changements dans notre société, en douceur”, poursuit Amélie, avant de conclure, “Pour l’instant, la loi ne le prévoit pas pour tout de suite l’adoption ou la PMA. Cette question a été mise à part même si c’est une hypocrisie puisque des couples homosexuels ont parfois des enfants. Le mariage pour tous permettra au moins de protéger ces familles. Le bien-être de l’enfant est sauf, quoi qu’en disent ceux qui sont contre”.
Patricia Bigot
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